Financement des Clean tech
Ce projet de recherche visait à déterminer comment une politique environnementale cohérente et de nouveaux outils de financement pourraient contribuer à promouvoir les investissements dans les technologies propres (énergies renouvelables, véhicules électriques, etc.)
Contexte
Selon le Rapport spécial 2022 du Groupe d’expert·es intergouvernemental sur l’évolution du climat, il faudrait investir 2 300 milliards de dollars par an rien que dans l’électricité à faible émission de carbone pour limiter l’augmentation des températures globales à 1,5°C. Néanmoins, Bloomberg’s New Energy Finance estime qu’au plan mondial, seuls 755 milliards de dollars ont été investis dans les secteurs soutenant la transition énergétique en 2021. Considérant le volume d’investissements nécessaire, il s’avère donc essentiel de mieux comprendre les mécanismes de financement des cleantech.
But
Ce projet visait à étudier comment la société peut orienter les investissements vers les cleantech, toujours perçues comme des secteurs à risques. Investir dans les technologies propres constitue un pari sur la demande future en action climatique – qui dépend de politiques publiques qui sont rarement prévisibles et peu cohérentes dans le temps. Les cleantech sont également plus onéreuses que les autres technologies de pointe et donc moins attrayantes pour les investisseurs traditionnels. Il s’agissait donc d’examiner : 1) comment la politique environnementale (incertitude) affecte l’investissement dans l’économie à faible intensité carbone, et 2) si de nouveaux outils de financement pourraient inciter les investisseurs à soutenir des start-ups dans le domaine des cleantech.
Résultats
Les résultats mettent en évidence qu’il est essentiel de définir des politiques environnementales et climatiques à la fois pertinentes et cohérentes en vue d’orienter les investissements vers les technologies propres, tout en soutenant le développement des marchés correspondants. Ils soulignent en particulier que l’incertitude politique exerce des effets négatifs qui tendent à retarder les nouveaux investissements malgré l’urgence que revêtent les actions climatiques. En outre, l’étude des nouveaux outils de financement suggère que la concurrence et/ou le financement participatif se révèlent des instruments complémentaires utiles pour soutenir les investissements propres, mais qu’ils ne constituent pas la panacée lorsqu’il s’agit de combler un déficit de financement.
L’une des réalisations majeures du projet est la mise au point de deux nouveaux indices à haute fréquence basés sur des articles de presse aux Etats-Unis au cours des dernières décennies. Ces deux indices permettent une meilleure quantification de divers aspects liés à la politique environnementale (incertitude), lesquels sont habituellement difficiles à mesurer.
Implications pour la recherche
Nos indices et notre méthodologie fondés sur l’actualité offrent de nombreuses opportunités d’étudier de manière approfondie comment les caractéristiques du processus politique (annonces, élections) influent sur la manière dont les investisseurs perçoivent le cadre réglementaire futur et contribuent à promouvoir (ou décourager) les investissements dans les technologies propres.
Les connaissances acquises sur les outils de financement novateurs soulignent le rôle de la concurrence et du financement participatif en mettant l’accent sur le cas des start-ups dans le domaine des cleantech.
Implications pour la pratique
Nos indices de politique environnementale (incertitude) peuvent aider les décideurs et les investisseurs à quantifier et à identifier plus précisément les risques réglementaires, et à formuler des politiques climatiques plus cohérentes au profit de la société. En ce qui concerne les outils de financement, l’étude fournit des indications pratiques quant à la manière dont les concours d’entrepreneuriat pourraient promouvoir les start-ups (p. ex. avec un jury de haute qualité et une dotation alignée sur leurs besoins) et les gouvernements contribuer à maximiser le potentiel et la crédibilité des plateformes de financement participatif.
Publications
Direction du project
Dr. Joëlle Noailly
Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement, Genève
Prof. Dr. Gaétan de Rassenfosse
EPFL
Partenaires du projet
Carbon Delta
CleanTech Capital
CleantechAlps
Emerald Technology Ventures
Green Growth Knowledge Platform (GGKP)
Jadeberg Partners
OECD
Switzerland Global Enterprise
Venture Kick